Jacco Gardner – Cabinet of Curiosities
Jacco Gardner est un surdoué. C’est le sentiment qui se dégage à l’écoute de « Cabinet of Curiosities », son premier album. Multi-instrumentiste de génie, le jeune néerlandais de 24 ans nous replonge avec bonheur dans les 60’s.
La musique de Jacco Gardner semble venir tout droit des années 60, mais arrangée et produite avec une minutie très contemporaine. On vogue toutes voiles dehors sur des orgues, cordes de mellotrons, harpishords et autres claviers portant des mélodies psychédéliques digne de Syd Barrett (« The ballad of Little Jane ») ou Brian Wilson, comme sur « Watching the moon », 3 temps aux faux-airs de comptines enfantines.
Comme le montre la couverture de l’album, l’univers de Gardner se situe entre « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll, mais saupoudré d’un peu de « Delicatessen » du duo Jeunet-Caro. On surfe sur des mélodies pop aux allures de comptines (« Lullaby»), mais toujours légèrement torturées, le tout baignant dans des arrangements sans cesse tournants et fluctuants.
Jacco Gardner est un fou du travail en studio, et ça se sent. Chaque effet, chaque sonorité arrive au moment opportun. Les effets, panoramiques et autres reverbs de studio sont utilisés à bon escient, sans trop en faire. On se rapproche du travail d’un autre fan des années 60-70’s, l’anglais Jim Noir. Certains arrangements de claviers («Summer’s game », « The Riddle ») ou encore les arrangements vocaux ciselés sont des éléments communs aux deux artistes. Plus récemment et plus rock, c’est le groupe Tame Impala qui a pu s’illustrer dans cette veine « back to the 60’s ». Côté français, on peut évoquer l’aspect mélodique et le travail studio de l’excellent Julien Praset son superbe « Shady Hollow Circus » sorti récemment.
On peut néanmoins reprocher à ce « Cabinet of Curiosities » une certaine routine qui s’installe au fur et à mesure que l’on avance dans l’album compte-tenu de la répétition des sonorités oldies des claviers, mais pris indépendamment, chacun des titres qui le compose sont excellents. On est face à un album de très haut-niveau où rien n’est à jeter. Prenez le temps de vous pencher sur ce « Cabinet of Curiosities », Jacco Gardner est un magicien. A coup sûr, vous allez être ébloui.
source : Marty Tobin pour quai-baco.com
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